La légende de Dame Noxir

Bonjour voyageur ! Oui pour une fois, c’est moi le Tavernier qui t’accueil. L’autre buveuse est entrain de cuver. Elle a un peu trop bu la dernière fois.

Alors qu’est-ce que je te sers ? Bien, je te fais ça tout de suite, prends ta boisson et va t’installer. A moins que… Souhaiterais-tu entendre une autre légende qu’on raconte à la taverne du Ficus de la Fantasy ?

Cette histoire a été écrite dans le cadre d’un concours organisé par Michael Bielli, l’auteur de la saga fantasy Mardaas. Je ne sais pas si tu te souviens mais la patronne a déjà donné un avis lecture sur le premier tome de cette saga. (…) . Les consignes étaient de présenter un méchant badass mais dont les raisons d’être aussi méchant étaient peu crédibles voir risibles. Le prix : Ah… c’était un prix épique mais que les humbles auteurs du ficus de la fantasy n’ont pas gagné.

Mais la taverne du Ficus de la fantasy est quand même fier de sa petite légende. Donc si tu le souhaites, installe-toi avec ta boisson et laisse-moi te raconter l’histoire de Dame Noxir.

ATTENTION : TRIGGER WARNING : Cette nouvelle est classée moins de 18 ans car il y a des passages particulièrement violents (sang, meurtre…). Si tu ne souhaite pas être confronté à ce genre de contenu tu peux t’amuser à lire le reste de mon blog

Dame Noxir

Noxir contempla la goutte carmin couler sur la peau satinée assombrie par l’obscurité nocturne. Une autre goutte s’écrasa sur le cou privé de son chef. L’épée encore dressée au-dessus du cadavre était couverte d’un sang épais et de cheveux. Un sang bien moins appétissant pour Noxir que celui qui s’échappait désormais lentement de la dépouille encore chaude de l’humain. L’elfe s’avança, sa robe sinistre baignant dans le fluide écarlate répandu sur le sol de sa salle du trône. Elle approcha son nez aquilin de la carcasse décapitée. L’odeur de mort la transporta. L’excitation secoua son corps. Elle trempa son doigt dans le sang de sa victime. D’un coup de langue, elle le goûta. Et grimaça. Il était beaucoup trop sucré pour ce qu’elle voulait en faire !

« Qu’est-ce que c’est que cette chose ? cracha-t-elle en direction des vampires qui se tenaient dans l’ombre. Vous me ramenez un diabétique ? Vous croyez que je peux obtenir une armée décente à partir du sang d’un diabétique ? »

Les vampires reculèrent d’un pas et se regardèrent, la mine inquiète. Ils avaient raison de l’être. Noxir exécrait l’incompétence. Elle n’aurait jamais dû créer des morts-vivants conscients. Cela laissait toujours place à cet insupportable défaut. D’un geste de la main, elle balaya la pièce comme pour chasser une mouche. L’air s’irisa sous sa magie et une odeur de soufre se répandit. Son pouvoir frappa les vampires. Le cours du temps se suspendit puis, d’une simple image dans l’esprit de Noxir, les organes internes de ses victimes prirent feu. Le concert de hurlements de douleur acheva d’apaiser l’ire de Noxir et de lui clarifier les idées.

Il allait lui falloir une autre compagnie de morts-vivants pour exécuter ses envies et dénicher son nouveau sacrifice. Ses yeux parcoururent la carte du continent et un immense sourire dévoila ses crocs lorsqu’elle tomba sur le royaume de Klens. Là sera ma nouvelle cible, songea-t-elle. Satisfaite elle faillit s’asseoir sur son trône, mais se retient de justesse. La fureur éclata dans son regard sombre et elle décida qu’il était temps, armée décente ou pas d’exercer sa vengeance. Le sang de ce diabétique mélangé aux restes des vampires ferait l’affaire pour cette fois.

L’elfe écarta les bras et laissa sa magie l’envahir, la faire frissonner, l’enivrer à lui faire perdre conscience de la réalité. Le sang du diabétique s’éleva du sol et s’enroula contre son corps, comme un serpent souhaitant l’étrangler. Les cendres des vampires se mêlèrent au liquide poisseux. La mixture continua à tourbillonner autour de Noxir appelé et repoussé par son pouvoir. La tension satura l’atmosphère. Puis le serpent de sang et de cendres explosa en une multitude de gouttelettes noircies.

L’air grésilla autour des gouttelettes, l’odeur de soufre caractéristique flottait dans l’immense pièce. Soudain, des centaines d’ombres difformes à peine discernables émergèrent des taches noires. Seuls leurs yeux rubis étincelaient emplis de malveillance, de haine et d’une soif inextinguible de mort. Noxir soupira. Elle aurait pu obtenir une armada de mort-vivant bien plus terrifiante que ces ombres. Mais elle n’avait pas d’autre choix que de faire avec ce qu’elle avait.

Elle se mit à léviter, suivie par son armée d’ombres. Enveloppée dans un nuage de ténèbres, elle se dirigea vers la capitale du royaume de Klens.

« Tuez tous les habitants, ordonna-t-elle. Je ne veux plus un seul être vivant bête, humaine ou elfe respirant dans ce royaume. Mais vous me laissez l’apothicaire royal. »

Une partie des ombres se détacha de l’armée et se répandit dans le pays. Les premiers cris de terreurs et de souffrance ne tardèrent pas à s’élever tandis que Noxir s’approchait avec le reste de son armée de la capitale. Alertés, les gardes essayèrent en vain de donner l’alarme, mais des ombres fondirent sur eux. Elles pénétrèrent leurs corps, leurs esprits et les firent imploser de l’intérieur. Les morceaux de chair, d’os et les taches de sang maculèrent les remparts. Les ombres se déversèrent sur la cité.

Ravie, Noixir entendit la douce musique des flammes, des hurlements de terreurs et d’agonies, des pleurs des parents et de leur progéniture. Les bâtiments s’effondraient. Le carnage était presque parfait. Soudain, elle repéra une enfant qui essayait d’échapper à une ombre. Elle devait à peine avoir dix ans dans sa petite chemise de nuit, serrant son doudou contre elle. Quelle chance ! s’extasia Noxir. Une âme pure et innocente, terrorisée, c’était exactement ce qu’il lui fallait pour avoir l’armée qu’elle convoitait.

Elle s’illumina d’une douce lueur solaire et se posa sur le chemin de la fillette. L’elfe se composa un visage rassurant. La petite se figea face à la soudaine apparition de Noxir. Crut-elle qu’elle était une déesse enfin venue la sauver des ombres terribles ? En tout cas, l’elfe sentit le soulagement de la fillette et la confiance aveugle qu’elle accordait à l’entité solaire. L’ombre céda sa proie et s’en alla. Noxir écarta les bras et accueillit l’enfant qu’elle serra contre son sein. Sa victime se laissa bercer. Elle eut à peine le temps de réaliser ce qu’il se passait qu’une bouche armée crocs lui déchiqueta la nuque, répandant son sang sur le sol. Noxirs’ abandonna de nouveau la magie l’envahir et le sang de l’enfant l’entoura. Bien plus puissant, bien plus enivrant. La tension fit exploser les bâtiments sur des milles et des gouttelettes de sang innocent naquirent des centaines d’immenses dragons difformes, leurs prunelles rougeoyantes de malveillance. Ils anticipèrent le désir de Noxir et se mirent à dévaster le royaume de Klens.

Un sourire satisfait sur ses lèvres, Noxir se dirigea vers le palais déjà ravagé par les flammes. Les corps mutilés de ses habitants pendaient dans des positions grotesques à travers les fenêtres. Elle repéra sans peine l’apothicaire royal, prisonnier de deux ombres qui le traînaient vers leur maîtresse. Enfin… Enfin, elle allait pouvoir se venger de cet idiot qui s’était trompé dans la recette du remède contre le grattement de nez, donnant à la place des hémorroïdes qu’elle se coltinait depuis deux semaines.

Texte écrit par Céleste Windmill

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s