Avis lecture : Mardaas, Tome 1, Le retour des immortels de Michael Bielli

Tiens ! Bonjour amis lecteurs ! Venez vous installer dans les fauteuils du coin lecture. Aujourd’hui, j’ai une envie de vous parler d’une lecture qui m’a beaucoup marqué. Une très bonne recommandation de la maison ça je peux vous le garantir ! Prenez donc une commande et installez-vous !

Je veux parler de Mardaas, Tome 1, le retour des immortels de Michael Bielli.

Ouverture d’une parenthèse avertissement !

Alors on va commencer par un avertissement important : Une partie de l’appréciation de ce livre est assez subjective. Comme tout avis lecture vous me direz, mais ici c’est un cas un peu particulier. Du moins pour moi.

Si je le classe parmi les lectures qui m’ont le plus bouleversée en 2021, ce n’est pas à cause de ses qualités littéraires, qui sont loin d’être mauvaises, mais pas non plus excellentes à vous en faire tourner la tête. (Je rappelle également que mes avis lectures sont toujours des avis et non des analyses littéraires purement objectives même si j’essaye de l’être.)

J’ai lu ce livre dans un contexte très particulier pour moi. En tant qu’autrice de fantasy qui souhaite s’orienter vers l’auto-édition, je suis rapidement tombée sur la chaîne Youtube de l’auteur de Mardaas (qui est de bonne qualité au passage) et j’ai connu son livre après avoir connu le personnage de l’auteur. De plus, je suis régulièrement ses lives sur Twitch et, sur cette plateforme qui permet plus de proximité avec l’auteur que lorsqu’on erre dans les rayons de la librairie, il y a un côté subjectif qui s’immisce dans la lecture dès qu’on apprend à connaître un peu le personnage de l’auteur avant le livre.

C’est une première pour moi. D’ordinaire, je me renseigne sur l’auteur seulement après avoir lu l’œuvre, donc j’ai pu ressentir que j’abordais le livre et sa lecture de manière un peu différente de d’habitude.

Est-ce que la subjectivité empêche d’être critique ? C’est une question que j’approfondirai dans un autre article, mais le fait de connaître ou pas l’auteur avant de connaître le livre a une influence non négligeable. Pour autant, je pense qu’on peut en faire une critique sincère qui relève à la fois des défauts et des points positifs sans pour autant tomber dans le mode fanatique et estimer que c’est un bon livre à conseiller aux autres même si évidemment mon ressenti ne sera pas le même que quelqu’un qui ne connaît pas du tout l’auteur.

Parenthèse close ! Passons à mon avis lecture :

Si vous cherchez un livre au style qui va vous décoiffer ou vous étourdir par son élégance et son originalité, ce n’est pas cet ouvrage que je vous conseillerais. Par contre, si vous cherchez un roman de fantasy concocté avec amour, travaillé et avec des idées bien agencées pour faire une histoire originale avec des personnages attachants et un jeu avec les clichés de fantasy très rafraîchissant, foncez. Vous y trouverez ce que vous cherchez.

Le résumé

| Suivez l’histoire d’un des plus grands Seigneurs Noirs de tous les temps. |

Une ombre s’étend sur le Continent de Daegoria.
Les puissants Immortels sont de retour après avoir été enfermés durant deux siècles dans une prison souterraine. Bien décidés à régner de nouveau sur les quatre Terres à l’aide de leurs pouvoirs divins, l’un d’entre eux va pourtant les trahir.

« Il était l’Ennemi du Royaume, aujourd’hui il va devenir son allié »

Motivé par un secret enterré dans le passé, il va devoir faire ses preuves et gagner la confiance du peuple en le protégeant des attaques de ses confrères.

« Son nom n’a jamais été oublié »

Mais il sera difficile pour lui de se faire accepter parmi ceux qu’il a longtemps persécutés. Car autrefois responsable des plus grands génocides, bourreau, meurtrier, tyran, le continent porte encore les traces de son règne noir.

Seulement ont-ils raison de se méfier ?
Il est le Seigneur de Feu

Son nom est Mardaas

Michael Bielli

On suit donc l’aventure de Mardaas, un immortel, pyromane, un seigneur du mal, qui va pourtant, pour des raisons que l’on découvrira par petites touches au fur et à mesure du roman, devenir l’espoir pour les mortels de vaincre les Immortels. Tâche qui ne s’annonce pas aisée car ces derniers, dotés de pouvoirs, après avoir été enfermés pendant quelques siècles, sont assez énervés et veulent bien reprendre leur place de seigneurs dont ils ont été éjectés, plus ou moins tragiquement.

Ce qui me fait commencer par le premier point positif de ce livre : Les motivations des personnages.

Les points positifs :

Point positif n°1 : Tout le monde a une VRAIE motivation

Ah ça fait du bien de lire un roman de fantasy où les personnages ont une vraie motivation qui ne se résume pas à : « on fait la guerre parce que… Ben la guerre quoi, faut un conflit dans le livre pour justifier l’histoire » ou des méchants qui sont méchants parce que… Ben faut un méchant dans une histoire. Et il n’y a pas de motivation sortie d’une boule de cristal : « Parce qu’il y a une prophétie pour renverser le méchant tyran donc vu que tu es l’élu, c’est toi qui t’y colles.« 

Non ici, même le plus tordu et le plus pourri des personnages a une motivation réelle qui le fait entrer dans le conflit. Une motivation qui est compréhensible et pas tirée par les cheveux.

Pour chacun des actes : il y a une motivation tout à fait crédible.

Je n’en dis pas plus, car le spoiler est vite arrivé, mais qu’est-ce que ça fait du bien de voir ça en fantasy.

Point positif n°2 : Tout le monde ne veut pas sauver le monde

Je pense notamment à l’un des personnages principaux les plus attachants de ce roman qui n’a jamais pour objectif de sauver le monde. Alors qu’il est un vrai protagoniste, lié à Mardaas dont l’objectif au départ est quand même de stopper les immortels, ce protagoniste s’en moque totalement de cet objectif. Ce n’est pas pour ça qu’il va aider Mardaas ou agir.

Et ce, jusqu’à la fin. Il n’est pas un héros, n’agit pas avec de nobles intentions, mais il agit avec ses motivations qui sont bien éloignées de qui va diriger le monde. Lui, il veut juste vivre sa petite vie peinarde, il a rien demandé à personne et s’il finit par agir pour aider les autres protagonistes c’est plus animé par des sentiments très humains d’empathie, de compassion et d’amitié que par envie de ne pas voir les Peuples Libres engloutis par le Seigneur des Ténèbres.

D’autres personnages sont aussi écrits avec ce genre de motivation simple et finalement très réaliste (oui tout le monde ne se préoccupe pas de savoir qui est assis sur le trône tant qu’il peut vivre sa vie comme lui le désir). C’est vraiment agréable d’avoir ce genre de personnage lorsqu’on est envahi d’ouvrages où les héros n’ont qu’une seule idée en tête : sauver le monde parce qu’il faut sauver le monde.

Point positif n°3 : L’intrigue ne lisse pas les protagonistes

C’est un peu balbutiant au début du livre, où l’on sent que l’auteur prend un peu ses marques avec l’écriture, mais contrairement à beaucoup d’ouvrage où on nous promet un seigneur du mal et où on se retrouve avec un gentil petit agneau à la fin qui en fait n’a jamais fait de mal à personne, ici Mardaas n’est jamais lissé pour être rendu gentil.

Il est Mardaas point. Avec ses motivations, sa manière de penser, ses affects aussi, mais jamais il n’est lissé pour paraître gentil. Ce n’est pas un héros, c’est un protagoniste. Attachant sur pas mal de points, mais pas un agneau incompris autour duquel règne un malentendu et qui n’aurait jamais fait de mal à personne.

Idem pour les autres personnages. Ce ne sont pas des bisounours, même les plus « gentils » d’entre eux.

Et les protagonistes ne deviennent pas non plus des héros sans peur et sans reproche dans leur évolution. Ils font des erreurs et doivent les assumer jusqu’au bout. On ne revient pas dessus en disant que ce n’est pas grave, qu’ils n’y pouvaient rien et que bon, c’est la faute du grand méchant. Non, c’est leur responsabilité et ils doivent assumer.

Point positif n°4 : L’intrigue est bien construite

Je ne vais pas m’étendre dessus car le spoiler est vite arrivé, mais l’intrigue est bien construite. Les idées s’enchaînent de manière fluide. Je n’ai relevé aucune incohérence grossière qui m’aurait fait sortir du livre, ni de scènes inutiles ne servant pas le propos.

Même les scènes violentes ou particulièrement gores ne sont pas inutiles et s’intègrent véritablement dans l’intrigue. Elles sont utiles.

Certains moments m’ont totalement happé et il y a des chapitres où je me suis dit « Whoa ». Des scènes vraiment marquantes et bien gérées qui rythment bien l’intrigue.

La fin, je n’ai pas pu m’en détacher jusqu’à finir le livre à un tel point que j’ai failli arriver en retard à un rendez-vous. Le rythme de l’intrigue est vraiment bien gérée. Et, point à souligner, on a le droit à une vraie fin de Tome 1 et pas juste une coupure brutale. Le livre est vraiment terminé, on sent bien qu’une page se tourne littéralement. Même s’il y a une suite de l’histoire qui est amorcée.

Autre point que j’ai aimé avec cette intrigue : L’auteur a osé des choses. Choses que n’osent pas forcément faire les auteurs de peur de faire fuir le lecteur. Et je salue l’audace de prendre ces libertés, car cela a donné de très bonnes scènes. (Je ne citerais pas les choses en question, car ce serait spoiler, mais si les lecteurs du livre passent par là, je pense qu’ils les reconnaîtront.)

Point positif n°5 : Les personnages sont attachants

Du moins les protagonistes. Ils sont assez bien développés et même si l’une d’entre eux m’a un peu tapé sur le système dans les premiers chapitres, c’était plus à cause de maladresse d’écriture que par manque de construction du personnage.

L’évolution des personnages est bien gérée et franchement, ils évoluent vraiment bien. Au point que certains personnages qu’on aurait bien aimé voir se faire évincer rapidement du récit deviennent hyper attachants et on les sent se transformer naturellement à cause des péripéties qui leur arrivent.

Par contre, et ceci va faire transition avec les points négatifs, certains personnages secondaires manquent vraiment de profondeur ou de crédibilité. Ils font un peu figurants de théâtre. Mais ça a tendance à se réduire sur la fin de l’ouvrage, donc peut-être que le tome 2 évitera cet écueil.

Les points négatifs

Point (semi-)négatif n°1 : Le manque de développement de l’univers

Le manque de développement de l’univers dans un livre de Fantasy est souvent une faute grave qui vient entacher la lecture. En lisant un livre de fantasy, les lecteurs cherchent souvent à s’évader dans un ailleurs, un monde qui n’obéit pas aux règles du nôtre.

Le worldbuilding/construction de l’univers est donc souvent un point essentiel à ne pas négliger en fantasy. Si l’univers manque de consistance, le lecteur risque d’être éjecté hors de l’histoire et de ne pas trouver cet ailleurs qu’il cherchait.

Le tome 1 de Mardaas est particulier de ce point de vue là. D’où le semi devant négatif.

L’univers de Draegoria manque de développement, mais n’est pas inexistant. Il y a des éléments de constructions (histoires, conflits entre les peuples, races qui lui sont propres), mais il a un côté un peu classique médiévalisme qui lui donne un manque de saveur et d’identité propre.

On ne peut pas vraiment dire que l’Univers n’a pas été travaillé, il y a des éléments originaux, mais il manque un peu de personnalité.

Pourtant, j’ai eu le ressenti d’avoir été transportée dans un ailleurs. Mais c’est un ailleurs qui manque de vie et de réalité. Donc un sentiment mitigé sur l’Univers.

Point négatif n°2 : Le style et le rythme des premiers chapitres

Le style des premiers chapitres, hormis celui du prologue, est assez indescriptible. On le sent un peu plat, hésitant, maladroit comme si l’auteur tâtonnait dans l’apprentissage de l’écriture. Il manque de fluidité, le rythme est incertain et certaines scènes dans les premiers chapitres viennent projeter le lecteur hors du livre.

Certaines attitudes, certaines manières de parler ne correspondent pas à ce qui est décrit et donc cassent l’immersion.

Mais c’est un point négatif qui s’en va assez rapidement et on sent vraiment à la fin une personnalité se dégager du livre, un style plus sûr de lui, un rythme bien mieux géré et qui laisse présager un net progrès pour la suite des romans.

Après il faut bien se rappeler que Mardaas Tome 1 c’est un primo roman et que nombreux sont les auteurs (même parmi les plus grands) qui bafouillent sur leurs premiers chapitres au niveau du style et du rythme. C’est un exercice difficile donc si vous êtes auteurs, ne vous affligez pas outre mesure si votre style ou votre rythme est un peu incertain dans vos premiers chapitres. La pratique vous aidera à trouver votre voix et votre style.

A part ces quelques points négatifs qui portent plus sur un manque d’équilibre, de dosage entre ce qui est développé ou pas, des balbutiements dans les premiers chapitres, je dois avouer que je n’ai pas d’autres points négatifs à soulever.

Conclusion : Un bon livre !

Si vous cherchez un livre de fantasy qui joue avec les codes du genre et qui le fait bien, vous êtes au bon endroit. A condition de pardonner les quelques balbutiements et le style un peu maladroit des premiers chapitres, ce que je vous encourage à faire, on découvre peu à peu une véritable pépite de divertissement et de qualité.

Et pour ceux qui craignent que parce que c’est de l’auto-édition ce soit médiocre, alors laissez-moi vous dire que ce livre vient justement détruire ce cliché. C’est un bon livre qui est même très bon sur la fin.

Certes, ce n’est pas un livre qui révolutionne la littérature. Mais, d’une part de ce que j’ai cru comprendre, ce n’était pas l’intention de l’auteur et, d’autre part c’est un premier tome prometteur pour une saga dont je lirais le deuxième tome avec plaisir. (Ensuite, petite note personnelle : heureusement que tous les ouvrages n’ont pas pour vocation de révolutionner la littérature. Les étalages des bibliothèques seraient bien tristes si c’était le cas)

Petit avertissement : Pour ceux qui ne sont pas habitués à la fantasy, l’ouvrage peut éventuellement convenir mais je ne le conseillerai pas à quelqu’un qui veut découvrir le genre. Je ne le conseille pas non plus à des lecteurs qui seraient sensibles à certaines scènes de violences ou qui n’aime pas la vulgarité. Les personnages n’étant pas tous de grands héros à l’élégance digne d’Aragorn, certains emploient un vocabulaire très vulgaire, mais qui correspond totalement et qui est totalement cohérent avec leurs personnages.

Ah oui et point bonus pour cette couverture qui est pas mal du tout !

Et vous avez-vous déjà lu ce livre ? Si oui dites-moi ce que vous en avez pensé en commentaire et si non est-ce qu’il vous tente ?

Merci d’avoir lu cet avis et Bonne lecture !

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