Plébiscité par la critique, prix imaginaire 2021 à la 25ème heure du livre, un auteur dont j’ai assisté à l’interview au salon du livre du Mans, un ouvrage fantasy et une magnifique couverture, ce livre avait tout pour piquer ma curiosité.
Maintenant ça y est, je l’ai enfin lu en ce mois de décembre. Et peut-être en attendais-je un peu trop de ce livre, mais j’ai été un peu déçue par ma lecture. Mais j’ai quand même passé de très bons moments à partir du milieu de l’ouvrage donc mon sentiment sur ce livre est très mitigé.
Note : 3/5
Genèse de l’ouvrage
Le Sang de la Cité écrit par Guillaume Chamanadjian est le premier tome d’une saga, La Tour de Garde, à la construction assez particulière. En effet, 2 auteurs écrivent cette saga dont l’histoire tourne autour de deux villes, Germina au sud et Dehaven au Nord. Pour l’instant, les deux auteurs Guillaume Chamanadjian et Claire Duvivier se sont réparti les deux villes, le Sang de la Cité prenant place dans la ville de Germina et la trilogie consacrée à Dehaven sera écrite par Claire Duvivier avec en premier tome les Citadins de demain (déjà disponible pour les curieux).
Par ailleurs, si Claire Duvivier avait un peu d’expérience en tant qu’autrice, il faut noter que le Sang de la Cité est le premier roman de Guillaume Chamanadjian.
Un projet ambitieux donc, publié par les forges de Vulcain.
Un projet qui promet et que je vais suivre avec intérêt, car il y a de très bons éléments d’intrigues générales. Mais qui ont été un peu ternis par certains défauts dans le premier tome.
Résumé du livre
Résumé du Sang de la Cité : « Enfermée derrière deux murailles immenses, la Cité est une mégalopole surpeuplée, constituée de multiples duchés. Commis d’épicerie sur le port, Nox est lié depuis son enfance à la maison de la Caouane, la tortue de mer. Il partage son temps entre livraisons de vins prestigieux et sessions de poésie avec ses amis. Suite à un coup d’éclat, il hérite d’un livre de poésie qui raconte l’origine de la Cité. Très vite, Nox se rend compte que le texte fait écho à sa propre histoire. Malgré lui, il se retrouve emporté dans des enjeux politiques qui le dépassent, et confronté à la part sombre de sa ville, une cité-miroir peuplée de monstres. »
On suit donc l’histoire de Nox, de son point de vue, entre intrigues politiques menées par le duc Servaint de la maison Caouane et intrigues plus mystiques avec de nombreuses légendes qui s’entremêlent. Tout ceci avec une masse de personnages qui sont peut-être bien caractérisés , mais nombreux. Heureusement que chacun à une particularité permettant de le différencier.
Et c’est là qu’arrive l’un des principaux défauts de l’ouvrage selon moi :
Il y a trop de choses !
Principal défaut du livre : De trop nombreuses intrigues et d’informations
Lectrice de fantasy depuis un long moment, je suis habituée à me recevoir des encyclopédies à avaler et digérer en guise de premier chapitre pour expliquer l’univers.
L’auteur évite cet effet encyclopédique, mais tout au long du roman, j’ai eu le sentiment de me retrouver noyée sous la masse d’informations, de légendes, de personnages et d’éléments d’univers.
Il y a beaucoup d’intrigues entremêlées, intrigues politiques, intrigues amicales, amoureuses, fraternelles et mystiques. Et en un seul tome aussi court, j’ai trouvé que c’était un peu trop pour tout digérer et bien suivre l’histoire sans avoir un tableau recouvert de post-it pour se rappeler qui est qui, qui est amoureux de qui, etc…
J’ai aussi eu un sentiment que certains personnages ne servaient à rien dans l’intrigue et étaient superflus. Peut-être seront-ils plus utiles dans la suite.
Pourtant la richesse de cet univers peut parfois se révéler une des grandes forces de ce livre.
Un aspect très positif : la richesse de l’univers
C’est le grand point fort de ce livre : son univers. C’est d’ailleurs sûrement la raison pour laquelle je lui laisserais une deuxième chance en lisant le prochain tome.
L’univers est très vivant, détaillé, sensoriel. On est vraiment propulsé dans un monde crédible. L’auteur m’a fait voyager dans une cité loin d’être juste un décor pour son intrigue. C’est un monde organique, qui vit, respire, et nous enveloppe durant toute la lecture.
La présence importante des traditions, des légendes est particulièrement bien exploitée pour moi, et j’aime beaucoup l’approche qui est faite pour présenter la cité à travers les mots des poètes.
Petit bémol : Le narrateur répète un peu trop des éléments qu’il a déjà expliqué ce qui m’a un peu agacé à la fin. Mais la qualité du style permet de faire un peut mieux passer la pilule.
Autre aspect positif : le style
Le style de l’auteur donne un livre très agréable à lire. Il n’est pas non plus transcendant et pendant la bonne première moitié de l’ouvrage, j’ai eu le sentiment d’avoir affaire à un style peu affirmé.
Mais une fois le milieu du livre passé, ça y’est ! Le style s’affine, trouve le bon rythme et devient entraînant.
Les descriptions par contre méritent un excellent point et une mention spéciale : Elles sont tout bonnement géniales et très vivantes, sensorielles et nous projettent bien dans le monde de Germina.
Un aspect mitigé : Les personnages :
Les personnages sont pour la plupart attachants, riches et crédibles. Nous n’avons pas affaire ici à des coquilles vides. Chacun a sa voix
Mais autant j’ai adoré beaucoup des personnages secondaires autant le personnage principal qui est aussi le narrateur m’a agacé fortement.
Le problème Nox : C’est un personnage avec lequel j’ai eu du mal. Du mal à m’attacher d’abord parce que c’est personnage sur lequel les événements ont tendance à un peu trop glisser sur lui sans le marquer plus que ça. Alors sans tomber dans l’extrémisme et avoir un personnage qui se lamente continuellement, j’ai trouvé que les tragédies ne le « hantaient » pas assez. Certains événements particulièrement brutaux se passent, nous avons deux paragraphes pour le laisser exprimer des émotions puis il repart faire sa vie et l’événement est remisé au placard ou comme élément technique pour définir les limites des capacités de notre héros. C’est également un personnage qui raconte trop et ne ressens pas assez à mon goût.
Un autre aspect mitigé : le rythme de roman
Très lent au début, le roman met du temps à vraiment démarrer. Au départ, si le prologue m’a happé, passé ce dernier, j’ai trouvé l’ensemble jusqu’au milieu du livre vraiment lent, comme si le livre hésitait à plonger dans son intrigue.
Puis enfin, au milieu du livre un événement déclenche enfin l’intrigue. L’histoire se lance enfin et là j’ai vraiment bien aimé l’ouvrage. Là je me suis dit : « Ah super ! Enfin ! ». Le rythme devient bon, alternant avec subtilité les moments d’introspection, d’action, de mystère, bref… Ces passages-là étaient vraiment bons, jusqu’à la fin.
Une fin décevante :
Après avoir tant attendu pour obtenir enfin ces bons moments de lectures, la tension arrive à son comble, le climax démarre et là… Patratra… Le soufflé est retombé d’un coup avec un léger Pschitt… J’ai trouvé la fin plate. Toutes les intrigues intéressantes, mystiques rien n’est exploité, ce que j’ai trouvé très dommage.
En conclusion
Un avis très mitigé. J’ai passé quelques bons moments de lectures. Ce fut un livre divertissant malgré ses défauts, mais ces derniers sont vraiment venus ternir ces bons moments.
Je le conseille néanmoins à tout lecteur déjà habitué à la fantasy qui veut juste se divertir un peu. Vous pouvez y aller sans courir trop de risque.
Par contre pour ceux qui sont allergiques à la masse d’information ou qui ne sont pas habitués à la fantasy, je ne le recommande pas forcément.
Si néanmoins il vous tente, n’hésitez pas à le lire et à me dire en commentaire, ce que vous en avez pensé !
Quelques liens :
- D’autres chroniques sur Babelio : https://www.babelio.com/livres/Chamanadjian-Capitale-du-sud-tome-1–Le-Sang-de-la-cite/1312158
- Interview de l’auteur par les chroniques du chroniqueur : https://leschroniquesduchroniqueur.wordpress.com/2021/10/14/interview-de-guillaume-chamanadjian/
Blog du Ficus de la Fantasy 