Bilan du Nanowrimo 2021

Bonjour ! Comment allez-vous aujourd’hui ? Venez vous réchauffer auprès du feu !

Installez-vous dans les fauteuils, je vais demander au tavernier de nous apporter quelques boissons chaudes.

Comment s’est passé le Nanowrimo pour moi cette année ? Ah vous voulez vraiment parler de ça ? Bon d’accord… Je suppose qu’entre voyageurs en Terra Fantasya je peux vous en parler.

Prepoctober

Mon aventure pour le Nanowrimo 2021 commence le 18 octobre 2021, pendant le prepoctober.

Qu’est-ce que c’est que le prepoctober (preptober ou prepctober ou juste prep nano, bref la préparation pour le nano en octobre) ?

Le prepoctober c’est lorsque tu décides de préparer un peu ton roman sur le mois d’octobre. Par exemple, tu vas planifier tes personnages et ton intrigue. Tu peux aussi décider de commencer à écrire ton roman, mais dans ce cas-là le compte des mots écrits en octobre ne doit pas être pris en compte dans le nombre de mots du Nanowrimo.

Donc au mois d’octobre, sur un coup de tête, m’ennuyant en attendant que mon dernier roman soit prêt à être relu, je décide de participer au Nanowrimo de cette année (et de lancer mon compte Instagram. J’aime bien lancer des choses sur des coups de tête. Le résultat est toujours aléatoire, ma petite dose d’adrénaline, je suppose ?)

Je commence à planifier mon nouveau roman en reprenant une vieille idée qui traînait dans un de mes carnets « La dernière condamnée d’Estreyon ». Je me saisis d’un carnet tout neuf (#jamaissanmoncarnet) et je commence à penser à mon intrigue.

Quand je construis mon intrigue, je m’aide pas mal du début de la méthode de John Truby qu’il développe dans L’anatomie du scénario.

Mais également des étapes conseillées par le site du NaNo. Ce dernier regorge d’astuce pour préparer ou écrire son livre, donc n’hésitez pas à vous en servir si vous vous sentez un peu perdu. Le site du NaNo préconise 6 étapes :

• Trouver son idée de roman
• Travailler des personnages complexes et intéressants
• Trouver et construire son intrigue
• Travailler son univers pour y faire vivre nos personnages
• Organiser sa vie pour atteindre son objectif
• Trouver le meilleur moment pour écrire et le planifier dans son emploi du temps.

J’ai fait toutes ces étapes jusqu’au 31 octobre. Il n’y a rien de plus effrayant que de planifier son roman, savoir que le nano commence le lendemain, et de voir la montagne de papier de bonbon s’amonceler dans la poubelle…

Mon idée de base était la suivante :

Une jeune femme, prise dans la tourmente des événements et d’un procès se retrouve être la dernière condamnée de son pays.

Et c’était tout. Je n’avais qu’une seule narratrice principale qui n’avait pas de nom. Ensuite j’ai commencé à réfléchir à mes personnages, à tordre mon idée dans tous les sens pour au final me retrouver avec l’idée suivante :

Trois femmes, trois narratrices, prises dans la tourmente d’une révolution et d’un procès qui décidera de leur avenir et de celui du royaume d’Esteryon.

J’ai donc décidé de raconter l’histoire de Selya, de Taelie et d’Imadrelle, mes trois narratrices, de leur point de vue, et d’un point de vue interne. C’est la manière d’écrire que je maîtrise le mieux, qui me plaît le plus. Je ne voulais pas, avant d’affronter un tel défi aussi conséquent que le NaNo, changer de manière d’écrire et me retrouver coincée à cause de ça.

Je prépare donc mes personnages, les antagonistes, mon univers et un peu en rush sur la fin d’octobre, j’arrive à tout boucler avant le 1er Novembre.

Bilan du prepoctober : Un bilan un peu mitigé. J’avais réussi à prévoir mon roman sur les grandes ligne mais mon univers manquait un peu de travail à mon sens. J’aurais peut-être dû m’y prendre plus tôt. Mais au moins j’avais une base pour me lancer dans le NaNo, et je pense que sans cette base je n’aurais pas pu avancer et réussir le NaNo.

Mais vous, qui lisez cet article, si vous décidez de faire le NaNo, vous n’êtes pas obligé de faire le prepocotber. Trouvez la méthode qui vous correspond le plus !

Si vous débutez dans l’écriture, faites ce qui vous semble le plus naturel et après essayez différentes méthodes. Je conseille vivement de faire ces essais, mais ça reste un conseil, vous n’êtes pas obligé de le suivre.

Le NaNo

Le mois de novembre fut un mois long et ardu. Après un mois à ne plus rien écrire du tout (hormis pour mon boulot qui me nourri et me permet d’avoir un toit au-dessus de la tête), j’étais un peu rouillée dans ma routine d’écriture et il a fallu que je m’aménage du temps pour écrire.

Cette année j’ai découvert la communauté Twitch et Instagram des auteurs et grâce à eux j’ai pu réussir le NaNo. Sans tout leur soutien, le partage de nos galères communes, j’aurais peut-être abandonné en cours de route. (Merci à vous les miettes et les carvilloux si vous passez dans le coin 😉 )

Pour ceux qui ne connaissent pas la communauté twitch des auteurs, sachez qu’il y a des auteurs qui régulièrement font des streams d’écriture dans la journée, ou dans la soirée. Souvent en utilisant la méthode pomodoro (Pendant 25 à 30 minutes on écrit sans s’arrêter ou faire autre chose, puis pendant 5 minutes (souvent plus) on fait une pause et on papote.) Ces streams m’ont donné un cadre, m’ont poussé à écrire dans une bonne ambiance très chaleureuse.

Le soutien aussi des abonnés Instagram qui suivait mes galères et mes aventures, avec qui je partageais mes réflexions du jour et mon petit groupe de motivation de NaNo qu’on s’était créé sur cette plateforme m’a beaucoup aidé à tenir et m’ont motivé à écrire mon projet.

Mais le NaNo m’a vraiment permis de replonger dans l’écriture, de prendre beaucoup de plaisir à voir mon projet se lancer, mes personnages prendre vie sous mes yeux (et échapper totalement au script que j’avais créé pour eux, mais les personnages dissidents feront l’objet d’un autre article).

Il m’a permis quelques remises en question, notamment dans mon rapport à mon travail, à ce que j’aime faire, mes priorités et la place de l’écriture dans ma vie. Le nombre de réflexions que m’a inspiré cette aventure va pouvoir alimenter ce blog pendant un long moment.

J’ai réussi à écrire tous les jour mais je dois avouer que ma courbe est loin d’avoir suivi celle prévue par le site. Comme vous pouvez le voir :

Je me suis même posé la question vers la mi-novembre si j’abandonnais ou pas le NaNo. Abandonner le NaNo n’est pas une décision aussi négative qu’elle peut paraître au premier abord. Bien au contraire. J’ai toujours pensé qu’on avait réussi le NaNo dès le moment où on s’est lancé.

L’abandon est toujours une super occasion de se poser avec une douce boisson chaude et réfléchir aux raisons de cet abandon. Et si la raison c’est juste : je n’arrive pas à me motiver et à atteindre mes objectifs, alors d’une : c’est une raison déjà valable ; de deux c’est aussi le moment de faire une peu d’introspection et de se demander pourquoi on n’arrive pas à se motiver. Est-ce parce que le challenge ne nous plaît pas ? (raison tout à fait légitime ! On a tout à fait le droit de ne pas aimer faire le NaNo !) Est-ce que c’est parce que le challenge me demande trop de temps ? Quelles sont mes priorités : écriture, famille, etc… ? Est-ce que la manière d’écrire avec laquelle je prends le plus de plaisir est compatible avec un tel challenge ? (Si la réponse est non, ce n’est pas la manière d’écrire qu’il faut remettre en cause.)

Mais la question qui revient le plus souvent quand on se demande pourquoi abandonner, c’est le rapport aux chiffres. Devoir rentrer son nombre de mots, de voir qu’on ne suit plus la courbe, ça peut démotiver beaucoup de nanowriters. Je trouve que si on abandonne à cause de ça, c’est une occasion magnifique pour faire un peu d’introspection et se demander si on n’accorde pas trop de valeurs aux chiffres, si c’est pertinent d’y accorder cette valeur et toutes les questions que vous voulez vous poser.

De mon côté, me poser cette question de mon rapport aux chiffres m’a permis de me libérer d’une pression monstrueuse dans ma vie de tous les jours. J’étais très à cheval sur les chiffres, les objectifs et je me mettais à stresser dès que je voyais que je n’avais fait que tant de mots. Tant que je restais loin de la courbe prévisionnelle du NaNo, c’était parce que je n’écrivais pas assez vite, j’étais mauvaise et plein d’autres remarques toutes aussi négatives à mon égard. Alors je me suis posée, j’ai réfléchi et il en est ressorti que je voyais peut-être le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein. Ce n’est pas que X mots que j’ai réussi à écrire, c’est déjà X mots de plus que j’ai réussi à écrire. Ce nombre de mots n’était pas aussi négatif et ça ne disait rien de la qualité de mon écriture. Il y a des jours où j’écris plus que d’autres et c’est la manière d’écrire qui m’apporte le plus de plaisir. Et c’est cela qui compte. Qu’est-ce qui m’apporte de la joie et du bonheur dans l’écriture ? Faire un grand nombre de mots ? Ou écrire ce dont j’ai envie, au moment où j’en ai envie, avec le nombre de mots que j’ai envie ?

Mais vers la fin novembre, en voyant la date fatidique approcher, mes doigts se sont enfin assouplis, mon clavier a surchauffé et mon esprit a pu imaginer rapidement les scènes de mon roman, me permettant d’atteindre mon objectif de 50000 mots !

Je les atteint le dernier jour du challenge et j’ai célébré comme il se doit ce passage de la ligne d’arrivée avant de m’écrouler sur le lit moelleux de ma chambre à l’auberge. Faut dire que le tavernier n’a pas arrêté d’arroser tout le monde ce soir-là pour fêter l’arrivée de tous les nanowriters.

L’Après NaNo

J’ai mis quelques jours avant de récupérer totalement du NaNo (et peut-être de la fête…) et de me remettre à l’écriture. Comme je m’étais finalement habituée à un certain rythme, j’ai pu reprendre ma routine d’écriture sans trop de soucis et avancer dans mon roman.

Cette pause fut également profitable. J’ai pu relire un peu ce que j’avais fait pendant ce NaNo et… Verdict : Va vraiment falloir un bon coup de réécriture. Il manque énormément de détails pour rendre mon univers vivant, revoir le rythme et d’autres petites choses comme ça. Mais bon, pour le moment, c’est le premier jet, je le finis et je m’occuperais de sa réécriture plus tard.

En discutant avec d’autres nanowriters, j’ai pu constater que je n’étais pas la seule à souffrir de ce syndrome post-nano avec le besoin de prendre une petite pause pour s’en remettre. Ni la seule à souffrir de cette terrible réalité qui est que la réécriture d’un premier jet écrit pendant le NaNo va être longue… Très longue…

Est-ce que je le retente l’année prochaine ? Je ne sais pas encore, on verra bien si j’ai un projet intéressant et si je suis d’humeur à le faire.

Conclusion

En conclusion de ce bilan : J’ai découvert que la méthode pomodoro marchait super bien sur moi et qu’être entourée d’autres auteurs qui partagent ma passion était une grande source de motivation (et moi qui pensais être une solitaire cachée dans ma bibliothèque derrière mon clavier). Le Nano fut donc une grande aventure et un challenge personnel que j’ai bien vécu. Ce défi m’a vraiment permis de me relancer dans l’écriture de mes romans fantasy et j’ai découvert d’autres manières d’écrire. C’était vraiment passionnant et ça m’a vraiment redonné l’énergie pour écrire et a ranimé ma passion de l’écriture.

Bon, par contre, si planifier un minimum mon roman c’est utile pour moi, je ne pense pas que pour mes prochains romans je planifierais autant que pour le NaNo de cette année. Mes personnages ayant une fâcheuse tendance à vouloir totalement changer l’histoire que j’avais prévue, j’ai l’impression que planifier est plus une perte de temps pour moi, une pression supplémentaire parce qu’inconsciemment je stresse de voir mon roman prendre une direction diamétralement opposée à ce que j’avais imaginé au départ. Planifier les grandes lignes de l’intrigue oui, mais peut-être que je ne ferais plus le scène par scène, ni de rentrer autant dans les détails de mes fiches personnages. Moralité : Planifier c’est bien, mais il faut trouver l’équilibre entre trop et pas assez planifier avant d’écrire son roman.

Mais mon expérience reste MON expérience. Si jamais tu n’as pas vécu la même chose que tu as besoin de planifier, que tes personnages suivent pas à pas ce que tu as prévu (veinard !) ou que tu n’as juste pas aimé le NaNo, tu n’es pas anormal. Tu es juste un autre auteur.

Bibliographie citée dans l’article :

• L’anatomie du scénario écrit par John Truby

Les chaînes twitch que j’ai suivies et qui m’ont motivées pendant ce NaNo :

• La chaîne twitch de Christelle Lebailly : https://www.twitch.tv/christellelebaillyauteur
• La chaîne twitch de Karine Carville : https://www.twitch.tv/karinecarville

Quelques liens vers des blogs ou vlogs racontant l’expérience d’autres auteurs sur le NaNo :

• La chaîne YouTube de Christelle Lebailly (Christellelebaillyauteur) où elle partage son expérience du NaNo (et des astuces d’écriture ou de promotion) dans plusieurs de ses vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCYjY8Dkt72SDG8UYztwVcMw
• La vidéo de Margot Dessenne sur son expérience en 2019 : https://www.youtube.com/watch?v=LfYV1qbfSYE&ab_channel=MargotDessenne
• Le blog de la sorcière des mots : https://lasorcieredesmots.wordpress.com/2021/10/30/nanowrimo-2021/

Il y en a pleins d’autres encore si vous voulez approfondir !

Néanmoins prudence quand vous cherchez des informations ou témoignages sur le nanowrimo. Certains articles ou encore pire des livres payants prétendent vous donner toutes les clés pour réussir ce challenge. Déjà, vu que c’est un challenge personnel, les clés pour réussir le NaNo sont très variables d’un auteur à l’autre. Ensuite, il y a suffisamment d’astuces gratuites pour éviter de payer un livre dont la raison d’exister est la pression que se mettent les auteurs pour réussir ce challenge personnel, gratuit et qui n’a d’autre récompense que la satisfaction d’être réussi. Je trouve qu’il y a un côté un peu malsain à ces ouvrages payants qui vont mettre encore plus de pression sur les épaules de l’auteur en prétendant qu’il y a une recette toute faite pour réussir le NaNo. Ils m’ont toujours donné le sentiment de hurler « Ah mais si vous ne faites pas 50000 mots en un mois c’est que vous êtes nul et que vous avez besoin de moi, livre payant, pour pouvoir enfin être bon ».

Après si ces livres vous font l’effet inverse et vous soulagent et vous font plus l’effet d’une boussole que d’une pression supplémentaire, dans ce cas foncez et prenez-les. Certains d’entre eux contiennent peut-être ce dont vous avez besoin.

Mais si votre seule motivation c’est votre crainte de ne pas réussir le NaNo, alors je ne pense pas que ce soit de ces livres dont vous avez besoin.

Sur cette dernière note mes amis je vais vous laisser ! Ecrivez, lisez, amusez-vous, mais surtout n’oubliez pas de lever un verre à la Fantasy !