
Bienvenue voyageurs ! Entrez mes chers amis !
Installez-vous chers amis ! Je vous en prie installez-vous ! Les chopes de bière sont fraîches, nous avons plusieurs nectars aux parfums les plus divins : ambroisie, miel, céleste. Quoi vous ne connaissez pas le nectar céleste ? C’est l’un de nos plus fameux ! Tenez, je vous en sers un verre pendant que je vous raconte l’histoire du ficus de la fantasy et d’une jeune femme prénommée Céleste. Non ! Ne vous inquiétez pas, c’est offert par la maison. Tout ce que je vous demande en retour c’est de bien vouloir m’écouter.
Autrefois, ces riches terres fertiles qui vous entourent n’étaient que tristesse et désolation. La terre était noire, sèche et craquelée. Telles des plaies béantes, des canyons se multipliaient et aspiraient tout espoir de voir un jour ces terres revenir à la vie. Car voyez-vous chers amis, dans un âge que même les plus anciennes races conscientes n’ont connu, ces terres furent le foyer d’une vie bouillonnante et les canyons n’existaient point, remplacés par des ruisseaux joyeux. Leurs eaux vives et frémissantes s’écoulaient sous les hauts arbres d’une beauté et d’un nom depuis longtemps tombé dans les ténèbres de l’oubli. Puis une catastrophe survient. Les premiers canyons s’ouvrirent et aspirèrent l’eau, la vie. Tout mourut, ne laissant que des cadavres noircis au milieu de ces terres agonisantes.
Tout sauf un unique ficus. Il était minuscule par rapport aux arbres des temps jadis. A peine plus haut qu’une chope de bière. Malgré les pluies acides qui se déversaient, les canyons qui menaçaient de l’aspirer, il tenait bon. Ses petites racines solides continuèrent de s’accrocher au milieu de ces landes désolées.
Un jour, une jeune femme s’égara sur ces terres. Elle avait soif de connaissance, de vérité, mais aussi d’espoir et d’humanité. Cette jeune femme avait pour nom Céleste. Elle avait vécu toute sa courte vie dans une civilisation dont il ne reste aujourd’hui plus que des ruines fumantes et d’étranges machines de métal. Née pleine de vie, de joie et de rêves, elle avait vu la haine, la malveillance et les ténèbres s’emparer peu à peu des siens. Elle avait quitté son foyer pour chercher, à travers tous les villages et villes du monde connu, un remède contre la sombre malédiction dont les siens se mourraient lentement. Mais elle n’avait rencontré nul espoir de remède. Nulle créature, nulle plante, nul rocher ne put lui apporter la réponse.
Ce fut affligée de tous ces échecs qu’elle posa un petit pied hésitant sur ces terres meurtries. Elle erra pendant de longs jours, esquivant les canyons et elle finit par s’effondrer, épuisée. Face contre la terre poussiéreuse au goût de cendre, elle succomba au désespoir et elle ne pleura point, car sa douleur était au-delà des larmes. C’est alors qu’elle vit le petit ficus. Esseulé, comme elle, au milieu de ces terres tourmentées. Céleste se traîna vers lui et s’allongea à ses côtés.
« Dis-moi petit ficus, chuchota-t-elle, comment peux-tu survivre ici en cet endroit ? »
Le ficus ne répondit pas. Le silence funeste des landes fut le seul son que Céleste entendit. Alors, elle ferma les yeux et songea à une histoire que sa mère lui contait enfant, avant que le mal ne frappe les siens. Une histoire merveilleuse. Elle se mit à la conter à voix haute tandis que les larmes enfin s’écoulaient sur ses joues, car sa souffrance était à présent atténuée par le tendre souvenir de cette histoire.
Céleste sentit un frémissement à ses côtés. Elle ouvrit les yeux et vit que le ficus avait grandi un peu. Une nouvelle branche verte s’était allongée vers le ciel grisâtre. Céleste réfléchit longtemps à ce miracle et finit par comprendre que c’était son histoire qui avait permis au ficus de trouver la force, non plus de seulement survivre, mais de vivre et grandir. Alors, elle conta une autre histoire de son enfance et le ficus se développa. Puis, lorsqu’elle eut épuisé les histoires de son pays, elle conta celles qu’elle avait entendu dans les autres contrées qu’elle avait visitées.
Mais un jour arriva où elle n’eut plus d’histoires à conter au ficus, et s’il s’était développé, il n’avait point encore atteint la haute et belle stature des siens. Céleste tenta de lui conter de nouveau les histoires qu’elle lui avait déjà contées. Mais le ficus s’étiola. Ses feuilles vertes perdirent de leurs éclats et finirent par tomber.
Désemparée, Céleste réfléchit. Puis un jour, elle créa. Elle créa un monde imaginaire, dont les seules limites étaient les mots de sa langue natale. Alors, elle inventa d’autres langues pour s’en affranchir et sa seule limite fut son imagination. Le ficus se mit à revivre, ses feuilles grandirent et bourgeonnèrent. Tandis qu’elle contait des histoires, d’autres plantes émergèrent des terres mornes. Les canyons se remplirent de nouveau d’une eau vive et joyeuse. Au centre de la vie revenue, le ficus continuait de grandir et s’élever au rythme des mots de Céleste.
Enfin, quand les terres autrefois désolées n’eurent plus que les rives humides des canyons pour cicatrices, le ficus prit la parole.
« Un jour, petite Céleste, tu m’as demandé comment je pouvais survivre en cet endroit. Tu es venue ici en quête d’un remède pour le mal qui détruisait les tiens comme les canyons ont détruit la vie de ces terres. Maintenant, regarde autour de toi. Tu as la réponse. »
Céleste regarda autour d’elle et comprit.
« Tu es resté et tu as survécu car tu imaginais, déduisit-elle. Tu imaginais l’eau revenir, les plantes de nouveau repousser autour de toi. Et plus j’imaginais et rêvais, plus tu avais la force d’imaginer et d’alimenter la terre pour créer ce que tu avais imaginé.
—L’imagination fut mon espoir, mais seul comme je l’étais, mon imagination était limitée. Alors, je ne pouvais nourrir la terre alentour et panser ses plaies. C’est grâce au partage généreux de ton imagination que j’ai pu nourrir la mienne. Ce don que tu m’as fait, m’a donné la force de m’épanouir et de faire s’épanouir ces terres. »
L’espoir revient dans l’esprit de Céleste qui savait désormais comment guérir les siens. Le cœur gonflé de reconnaissance envers le ficus, elle reprit la parole.
« Merci, fit-elle. Merci petit ficus… Mais tu n’es plus si petit que cela désormais. Il te faudrait un autre nom.
—Alors trouve-le, répondit le ficus en riant. »
Le mot que cherchait Céleste lui apparut. C’était une évidence. Un mot tiré d’une langue d’une contrée qu’autrefois elle avait visité. Un mot qui signifiait imagination.
« Fantasy. Ficus de la Fantasy, murmura-t-elle. Voilà ce que sera ton nom. »
Oh ! Mais chers amis me voilà confus ! Je vous ai déjà retenu trop longtemps ! Voici vos verres qui arrivent.
Comment cela ils sont vides ? Bien sûr que non ! Ils sont emplis du nectar de céleste ! De Fantasy !

Légende écrite par Céleste Windmill alias ficus de la fantasy et contée par le tavernier. Venez vous réchauffer et voyager dans ces terres d’imaginations que sont les terres de la Fantasy
J’ai adoré lire cette histoire ! Merci. L’IMAGINATION notre seule limite.
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Merci Marine ! Je suis heureuse que cette histoire te plaise !
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J’ai adoré lire cette petite histoire, ta plume est super agréable ! Et j’aime beaucoup ton idée d’ouvrir le blog avec un récit, très beau en plus de ça !
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Merci ! C’est très gentil et je suis heureuse que tu aies aimé cette petite histoire 🙂 bienvenue sur le blog 🙂
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